Une récente enquête de l’Observatoire des Jeux (ODJ) sur les habitudes des joueurs en ligne français révèle quelques éléments intéressants, notamment en ce qui concerne leur profil, leurs dépenses, leurs préférences, ainsi que leurs pratiques particulières. Menée sur un échantillon de 6 200 joueurs en France, cette étude met le doigt sur le caractère problématique de certaines de ces pratiques qui sont clairement différentes de celles observées pour les jeux traditionnels.
Les jeux de loterie en tête
L’Observatoire des Jeux, une structure dépendant du Ministère de l’Economie et des Finances a, dans son rapport, estimé de façon indirecte, le nombre de joueurs en ligne français entre 2,4 et 2,9 millions d’individus. C’est environ 5% de la population nationale ! Cette masse de pratiquants s’oriente principalement vers les jeux de loterie en ligne (Loto et cartes à gratter du style Iliko) qui attirent environ 70% des joueurs. Viennent ensuite les paris sportifs, le poker, et enfin les paris hippiques. Mais ces statistiques ne concernent que les sites et plateformes agréées par l’ARJEL, l’autorité nationale chargée de la régulation des jeux en ligne. Pour rappel, seules 15 sociétés possèdent un agrément de l’ARJEL leur permettant d’exercer en toute légalité sur le territoire national.
La problématique des jeux non-régulés
Le dispositif légal mis en place en 2010 pour règlementer le secteur des jeux en ligne en France a, d’office, mis sur la touche de nombreux acteurs qui intervenaient jusque-là dans le milieu. Non-agréés par l’ARJEL, ces derniers restent toutefois accessibles aux joueurs en ligne. C’est le cas notamment des sites de casino en ligne qui attirent encore de nombreux adeptes résidant dans l’Hexagone. Selon l’enquête de l’ODJ, au moins 20% des joueurs en ligne évoqués plus haut s’adonnent à ce type de jeux non-réglementés et n’hésitent donc pas à parier sur les machines à sous et les jeux de tables de casinos virtuels. Les paris financiers et les paris sur le e-sport font également partie de ce registre. De tels constats font naître une problématique évidente, notamment en ce qui concerne l’encadrement et le suivi de ces joueurs en ligne qui restent exposés aux risques liés à la pratique des jeux en ligne.
Une pratique plus intensive
A l’heure actuelle, les dépenses en rapport avec les jeux d’argent en ligne représentent 10% du montant total des recettes du secteur des jeux d’argent en France. Mais encore une fois, ces chiffres ne concernent que le volet légal. Et même à ce titre, ils révèlent une pratique en ligne plus intensive que sur les supports traditionnels. Selon les chiffres collectés, la dépense moyenne par joueur sur les sites de jeu en ligne tourne autour de 1 500 euros par an. C’est déjà beaucoup plus que les 1 200 euros estimés en 2012. L’enquête révèle par ailleurs que proportion non négligeable de joueurs (environ 10%) dépasse les 3 100 euros par an.
Des risques plus importants
Assez logiquement, les risques liés à la pratique des jeux en ligne sont plus difficiles à gérer et à appréhender que ceux en rapport avec les jeux traditionnels. Ils concernent notamment la dépendance au jeu. Selon l’enquête de l’ODJ, 13% des joueurs en ligne français sont classés comme des joueurs excessifs, tandis que 9,4% d’entre eux sont considérés comme des joueurs présentant un risque modéré. Ces chiffres doivent par ailleurs être analysés en fonction des types de jeu pratiqués. Ainsi, la proportion de joueurs excessifs pratiquant le poker en ligne est plus importante que celle de joueurs de loterie. De même, les joueurs de cartes à gratter en ligne présentent des risques plus élevés que ceux de Loto en ligne.
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