The Star Casino, deuxième plus grand casino implanté en Australie après le Crown Casino de Melbourne, est engagé, depuis l’été 2018, dans un contentieux juridique avec l’un de ses joueurs VIP. Le nommé Wong Yew Choy, homme d’affaires singapourien et joueur de baccarat, s’oppose en effet au payement d’une dette d’un peu plus de 43 millions de dollars australiens contractée lors de son passage dans le casino.
Et selon, la Cour Internationale de Commerce de Singapour, il serait dans son bon droit. C’est en tout cas ce qu’il découle de la décision récemment rendue par l’institution qui avait été sollicitée pour trancher le conflit entre les deux institutions.
La Cour rejette la plainte du casino
Après quelques mois d’attente, le tribunal singapourien compétent pour juger l’affaire s’est finalement prononcé en faveur… du joueur ! S’appuyant sur le droit singapourien en la matière, et plus spécifiquement sur les textes de lois régissant les jeux d’argent dans le pays, l’institution a déclaré que le joueur était libre de ne pas honorer sa dette vis-à-vis de l’établissement australien.
En effet, la loi singapourienne ne peut forcer un joueur à rembourser ses dettes de jeu, sauf si ces dernières sont contractées dans l’un des deux plus grands complexes de casino de Singapour, à savoir le Resorts World Sentosa et le Marina Bay Sands. Ce n’est que dans ce dernier cas de figure que s’applique le Singapore Casino Control Act qui impose aux joueurs le remboursement de ses dettes.
Mauvaise surprise donc pour le groupe The Star qui, en plus de ne pas pouvoir entrer en possession de son argent, a été condamné à verser une somme de 14 600 dollars américains à Mr Wong, représentant les frais de justice.
Une affaire rocambolesque
Toute cette affaire avait pourtant relativement démarré entre Mr Wong et le casino The Star. Convoyé dans l’établissement par le jet privé de l’établissement, l’homme d’affaires de 55 ans avait eu droit aux honneurs réservés aux gros parieurs. Un statut à lui conféré par sa fortune personnelle, et qui lui avait permis d’avoir une ligne de crédit quasiment illimitée pour jouer sur les tables du casino.
Laissant un chèque en blanc à la direction du casino pour couvrir la totalité de ses éventuelles pertes, l’homme s’était ensuite dirigé vers les tables de baccarat, jeu favori de bon nombre de joueurs asiatiques. Après avoir essuyé défaites sur défaites pendant 5 jours, les dettes de Won avaient atteint la somme de 43,2 millions de dollars australiens avant qu’il n’ait la bonne idée de s’arrêter. Et c’est là que commencent les problèmes… Après avoir quitté le casino, le joueur demande à sa banque de faire opposition au payement du chèque signé de ses propres mains.
Et l’argument avancé par pour justifier son refus de payer est assez inhabituel : Won estime que les croupiers qui ont tenu les tables de baccarat sur lesquels il a joué ont commis plusieurs erreurs au cours des parties. Ces derniers auraient notamment, à plusieurs reprises, retourné la carte décisive sans son aval préalable.
Il estime par ailleurs que l’établissement ne lui a pas offert le traitement digne d’un joueur VIP.
N’ayant pas trouvé de terrain d’entente, les deux parties avaient résolu de porter l’affaire devant un tribunal. Mais l’on doute que cette nouvelle décision suffira à boucler le dossier. Le groupe The Star a déjà annoncé son intention de faire appel de la décision de la Cour singapourienne.
Rendez-vous donc dans les mois à venir pour un nouvel épisode de cette affaire peu commune.
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