Il y a beaucoup de pays à travers le monde qui se sont déjà rendus à l’évidence : les monopoles sur les jeux en ligne ne fonctionnent pas efficacement.
La Finlande vient juste d’ajouter son nom à cette longue liste. En effet, le nouveau gouvernement local a annoncé dernièrement qu’il allait mettre fin au sien, en moins de 3 ans.
A l’heure actuelle, il est détenu par l’entreprise publique Veikkaus créée le 1er janvier 2017.
Une ouverture à la concurrence pour les paris sportifs et le casino en ligne
Le 20 juin 2023, le nouveau gouvernement Orpo a officiellement remplacé en Finlande l’ancien gouvernement Marin au pouvoir depuis le 10 décembre 2019.
A cette occasion, il a notamment fait savoir qu’il allait réformer le système de jeux en ligne en vigueur dans le pays. Ainsi, l’ouverture à la concurrence avec un modèle de licence doit être mise en place d’ici le 1er janvier 2026 au plus tard.
Cette annonce n’a pas été une très grande surprise. En effet, même les membres de l’entreprise publique Veikkaus ont reconnu que le monopole ne fonctionne pas.
Pour le moment, il reste encore certains détails à éclaircir quant au futur système qui sera mis en place. On peut quand même dire qu’il concernera essentiellement les paris sportifs et le casino en ligne avec une option obligatoire d’auto-exclusion. En revanche, on ne sait pas encore ni combien de licences seront accessibles ni combien elles coûteront.
Seulement 50% de part de marché pour le monopole de Veikkaus
Pour expliquer son choix, le nouveau gouvernement finlandais a reconnu que le monopole à l’œuvre à l’heure actuelle ne fonctionnait pas efficacement. En effet, il y a de plus en plus de joueurs finlandais qui utilisent des plateformes de jeux en ligne étrangères qui ne disposent pas d’une licence dans le pays. La part de marché de Veikkaus est descendue aux alentours de 50% et continue encore de perdre du terrain.
Les opérateurs étrangers arrivent donc à proposer leurs jeux en ligne aux internautes finlandais sans avoir besoin de payer de droits de licence ou de taxes et sans être obligés de suivre des règles strictes pour protéger les joueurs ou lutter contre le blanchiment d’argent.
Ainsi, une récente étude a montré que le pays perdait des dizaines de millions d’euros chaque année avec une protection des joueurs qui n’est pas à la hauteur.
L’entreprise publique Veikkaus elle-même a déjà fait savoir à plusieurs reprises qu’elle n’était pas en faveur de son propre monopole.
Un risque de hausse de l’addiction pointé par certains
La fin du monopole des jeux en ligne de Veikkaus est soutenue par bon nombre de personnes. Néanmoins, il y a quand même quelques opposants au projet. Ainsi, certains membres de l’Institut Finlandais de la Santé comme Jani Selini et Tomi Roukan ont fait savoir en février dernier qu’il pensait que l’ouverture du marché à la concurrence n’était pas souhaitable.
En effet, cela entraînerait une augmentation du nombre d’opérateurs proposant des jeux en ligne dans le pays avec logiquement une hausse de l’offre et de la publicité.
Tout porte donc à croire que davantage de finlandais se mettraient à jouer, ce qui devrait entraîner l’accroissement des cas d’addiction.
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